Situation
Quartier des Sept-Arpents. Début à Paris / Fin rue du Pré-Saint-Gervais.
Création
Sous forme de chemin puis de rue, cette voie existe au moins depuis le début du XVIIIe siècle, comme en témoigne son tracé sur le plan de Roussel daté de 1731.
Origine de l’appellation
Son nom est celui d'un ancien lieu-dit d'une probable superficie de sept arpents, l’arpent étant l’unité principale de mesure agraire sous l’Ancien Régime.
En 1861, des habitants demandent que leur rue prenne le nom de Napoléon III mais le conseil estime que « cette voie, par son état de viabilité et de construction, ne réunit aucune des conditions désirables qui puissent la rendre digne de porter ce nom ».
Bref historique
Aujourd’hui à cheval sur trois communes, la rue des Sept-Arpents était autrefois située sur les seuls territoires de Pantin et du Pré-Saint-Gervais, jusqu’à l’annexion d’une partie de ces derniers par la Ville de Paris par décret du 27 juillet 1930.
L’urbanisation de la rue des Sept-Arpents est ancienne, la densification des constructions sur les anciennes parcelles agricoles se produisant d’abord à proximité de la capitale. L'occupation villageoise reste lisible dans le tracé de la voie et dans la permanence de maisons de bourg.
Ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que des travaux de grande ampleur sont entrepris dans cette voie très largement empruntée. En 1863, après seize années de réclamations, les propriétaires de la rue des Sept-Arpents rédigent une pétition la jugeant « dans la situation la plus déplorable : elle n’est ni pavée, ni éclairée, elle n’a pas de pentes régulières, elle est encombrée d’immondices ». Ils concluent : « on se croirait au milieu d’un marais pestilentiel, et l’on est aux portes de Paris ! » et se proposent même de payer proportionnellement à leurs emprises respectives le pavage de la rue.
Les travaux démarrent la même année et se prolongent jusqu’à la fin du siècle. Ils comprennent le pavage et la réfection de la chaussée mais également des travaux de redressement (1875, 1889 et 1896), d’aménagement d’égouts (1887 et 1896) et plus largement de mise en état de viabilité (1898).
Des travaux d’élargissement et d’alignement de la rue sont effectués à la même période. En 1861, « considérant que par la position qu’elle occupe, la rue des Sept-Arpents est appelée à devenir une des voies les plus fréquentées de la commune », il est décidé de porter à 12 mètres la largeur de cette rue – fixée précédemment à 8 mètres en 1847. Pour ce faire, des portions de terrain sont cédées, gratuitement ou moyennant indemnités, ou expropriées de part et d’autre de la rue.
Dans la première moitié du XXe siècle, les plaintes continuent et, en 1908, la municipalité conseille aux propriétaires de clôturer leur terrain car la rue est « rendue très insalubre par l’établissement d’industries répandant des poussières, ainsi que par des dépôts d’immondices et de fumier ». Si à cette époque une bergerie subsiste rue des Sept-Arpents et qu’une maison d’alimentation générale envisage en 1924 d’y remettre un troupeau de moutons à l’engrais, les nuisances proviennent majoritairement des petites industries implantées dans la rue. En 1938, les habitants se plaignent par exemple des émanations de fumée et de poussières provenant des cheminées des brûleries de café des numéros 19 et 40 de la voie.
Depuis les années 1980, le visage de la rue des Sept-Arpents est régulièrement modifié par des opérations de démolition de bâtiments industriels et d’immeubles en péril. La voie, et plus largement le quartier, bénéficient d’une opération globale de requalification afin de lutter, entre autres, contre l’habitat indigne prégnant dans le secteur.
Lieux et bâtiments remarquables
La rue des Sept-Arpents présente un tissu urbain relativement mixte, typique des paysages de faubourg. Il mêle un habitat composé de maisons individuelles et d’immeubles de rapport populaires de quelques étages, des activités structurées autour d’ateliers et de petites usines, et des commerces, avec peu d’équipements publics et d’espaces verts.
Au 19 bis de la rue, un dispensaire et centre d’hygiène sociale a été établi en 1920, à l’initiative de l’Office public d'hygiène sociale du département de la Seine, par la transformation d’une maison en meulière construite en 1907. Ce bâtiment a été démoli en 1989.
Un ancien site industriel, au numéro 42, a abrité successivement des fonderies de métaux, en particulier les Fonderies Oise et Seine et leur activité de construction de machines agricoles dans les années 1920, plusieurs sociétés de fabrication de parquet la décennie suivante, puis les entrepôts de papeterie de la Compagnie générale des papiers dans les années 1950 à 1970. De ce passé, seule une maison subsiste, à l’entrée de la parcelle. Les autres bâtiments ont été restructurés en 1989 et hébergent aujourd’hui une activité de location de salles, bureaux et studios de répétition.
Au 49 de la rue des Sept-Arpents, le Théâtre des Loges est établi, depuis 1997, dans un ancien lavoir.
En 2015, un Espace médiation a été installé au numéro 51 pour le service municipal de médiation urbaine de nuit, dont les agents interviennent en cas de nuisances sonores, de conflits de voisinage, de problèmes sur l’espace public... La structure est constituée de modules pré-fabriqués dont la façade est revêtue d’un bardage métallique à motif végétal. Cet équipement occupe à titre précaire une parcelle mise en réserve pour un futur élargissement de la rue.