Pantin, le 22 juillet 2020
Marvin Bonheur entre dans le Fonds municipal d'art contemporain de Pantin en 2020. Sa photographie Mémoire 2 fait partie de la vente solidaire "12 photos x 12 assos" organisée pendant le confinement dans le cadre de l’exposition BAN vol.2 aux Magasins généraux. L'artiste a choisi de reverser tous les bénéfices à l'association Banlieues santé. Et c'est justement de banlieue, précisément du 93, que parle ce travail photographique de Marvin Bonheur. L'artiste s'intéresse à la mémoire, à ce que les lieux disent des histoires humaines de ceux qui les habitent et à toute la richesse invisible des endroits considérés "à l'écart".
Rencontre avec un artiste en mouvement, en quête de reconstruction d'une mémoire géographique.
Pourquoi êtes-vous artiste ? Qu’est-ce qui vous a conduit vers l’art et le métier d’artiste ?
J'ai toujours eu le besoin de m'exprimer à travers une forme artistique. J'ai d’abord dessiné puis suivi une formation dans la communication graphique. C'est pendant les années de lycée que j'ai ouvert mon regard artistique.
Parlez-nous de votre formation et de votre pratique artistique.
Depuis 2013, j'utilise l'appareil photo comme outil. Il me permet de m'exprimer et de mettre en image les moments du quotidien. Ainsi, j'ai la possibilité d'imager mes pensées sur le monde et sur notre société. La photo argentique me permet de travailler sur une texture granuleuse donnant vie et âme aux photos. Le nombre réduit de 36 poses par pellicule oblige à choisir un temps fort du moment à capturer. Cette limite imposée par le fonctionnement de l'appareil nécessite d’être attentif et sélectif dans le choix de mes sujets et du cadrage.
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Depuis un an, je travaille sur deux projets. L’un appelé « 30° à l'ombre » porte sur l’image de la Martinique et l’autre sur les quartiers populaires de Londres.
Parlez-nous de l’œuvre que la ville de Pantin vous a achetée.
Mémoire 2 appartient à la série « Thérapie » qui vise à immortaliser la barre d'immeuble le "Galion" à Aulnay-sous-bois, une des villes où j’ai grandi. Cette photographie argentique a été prise en mars 2018. J'espère qu'elle fera partie de ces photos qui serviront un jour d'archives de ces lieux qui ont marqué plusieurs générations.
Quels sont les artistes que vous aimez aller voir au musée et / ou sources d’inspiration dans votre travail ? Pourquoi ?
Je ne suis malheureusement pas un artiste très curieux. Je m'inspire cependant de mon quotidien et de la vie. Je puise surtout mes inspirations en écoutant de la musique. Il m'arrive de me rendre à des expositions où les installations sont les œuvres qui m'impressionnent le plus. Un artiste que j'aimerais particulièrement rencontrer est Ian Strange.
Quel est votre lien avec Pantin ?
À Pantin, les immeubles de la cité des Courtillières sont mon plus vieux coup de cœur architectural . Mon père était conducteur de bus RATP et commençait son service à proximité au Fort d'Aubervilliers. Nous vivions à l’époque à Aubervilliers.
J'ai aussi la chance aujourd'hui d'exposer aux Magasins généraux de Pantin.
Quel est votre lieu préféré de Pantin ?
Je citerais à nouveau les tours des Courtillières, mais le canal de l'Ourcq est super aussi, surtout aujourd'hui.
Qu’est-ce qui vous a fait du bien pendant le confinement ?
Le repos, le temps libre, avoir le temps de faire un bilan sur le passé et le futur. J'ai eu la chance de travailler sur moi et même de revoir mes objectifs. Profiter des choses simples et reprendre le sport, regarder de beaux films... C'est très inspirant et enrichissant.
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