Un nom, un blason, une devise : aux fondements de l'identité pantinoise

Histoire d'un nom

L'orthographe actuelle du nom de Pantin est apparue au XVIIe siècle. Toutefois, le village, puis la ville, bien plus anciens, ont été nommés avant cette période, par des appellations proches dont les archives témoignent de l'évolution. De Pentini puis Penthinium dans les actes médiévaux rédigés en latin (soit Pentin puis Penthin en français), elle devient Panthin à l'aube de la Renaissance, puis Pantin deux cents ans plus tard, vraisemblablement du fait de la reproduction d'une erreur survenue en 1622 dans un registre paroissial.

Autant de graphies que d'hypothèses étymologiques ! De la racine celtique « penth » que l'on retrouve dans Penthièvre à un rapprochement avec la pente géographique, en passant par l'évocation d'un marécage (pantano en italien) ou par la trace laissée par un antique propriétaire des terres, de nombreuses pistes ont été soulevées, sans que le débat ait jamais pu être tranché par les spécialistes.

 

Un emblème pour la Ville

C'est en juillet 1942, par arrêté de détermination des armoiries des communes du département de la Seine, que le blason de Pantin devient officiellement « d'argent à la croix de gueule cantonnée de quatre molettes d'éperon du même », c'est-à-dire un écu blanc à croix rouge avec, dans chaque coin, une molette d'éperon également rouge. Cette décision ne fait qu'entériner une situation remontant au siècle précédent. Au XIXe siècle, Pantin « emprunte » en effet à la famille Pantin de Landémont - dont le fief n'a jamais compris la ville - son blason... non sans le réadapter et l'enrichir.

Le blason original était d'argent à la croix de sable, c'est-à-dire noire et non rouge. Par ailleurs, les branches de chêne et d'olivier, qui supportent l'écu de part et d'autre, semblent être des ajouts, sans doute adoptés sous le Premier Empire (la médaille de la Légion d'Honneur et le diplôme du baccalauréat ne portent-ils pas des couronnes végétales de même composition ?). Il en est de même pour la couronne qui surmonte l'ensemble. Composé d'une muraille et de tours, le motif est généralement employé pour symboliser l'autonomie d'une ville libre. Si les quatre tours qu'il arbore sont le plus souvent réservées aux chefs-lieux de départements, c'est peut-être en tant que chef-lieu de canton que Pantin a pris la liberté de se les attribuer.

Les armoiries de Pantin, originellement fondées sur un emprunt, ne relèvent donc pas de la simple reprise, mais d'une réappropriation et d'un enrichissement de la composition originelle par la Ville et pour la Ville.

 

Hardi Pantin en avant !

Cette devise est, elle aussi, empruntée à la famille Pantin de Landémont. Elle est, semble-t-il, née d'un jeu de mots avec le nom de l'un des membres de la famille, Hardi François Charles Robert. Toutefois, elle traduit bien l'esprit énergique d'une ville « hardie », soit à la fois courageuse et impudente. En extrapolant, on peut y lire l'attachement des Pantinois à leur indépendance et leur souci de la défendre, notamment vis-à-vis des menées expansionnistes de Paris.