« Du rêve à l'obscur », série « Les corps symboliques »
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Cote :
OAP/116
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Dates :
1995
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Format :
Dimensions : 110x25x20 cm
Genre/Carac. phys. : terre cuite engobée
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Biographie ou historique du producteur :
Consuelo de Mont Marin
1947, Paris
Vit et travaille à Paris et dans l'Oise
Enseignante à l'école municipale d'arts plastiques de Pantin Le Pavillon durant quinze ans et intervenante dans des établissements scolaires de la ville.
Issue de l'école Met de Penninghen puis de l'atelier de céramique de l'école des métiers d'art de Paris, Consuelo de Mont Marin a exercé comme enseignante et formatrice parallèlement à son travail d'illustratrice et de plasticienne.
Elle se consacre aujourd'hui à temps plein à la peinture, au dessin et à la sculpture avec un goût particulier pour la céramique.
LA DEMARCHE
Consuelo de Mont Marin croise un travail d'illustratrice avec celui de la pratique des arts plastiques et montre une prédilection particulière pour la sculpture, notamment le travail de la terre. Un de ses livres Il et Elle*, met en scène ses personnages en terre et c'est d'après ces œuvres (contrairement à l'habitude en matière d'illustration) que l'auteur François David s'est attelé à l'écriture des textes.
L'exposition collective à laquelle Consuelo de Mont Marin participe en 2000 à la Maison de la Terre du pays de Dieulefit porte un titre assez représentatif de sa démarche: Esprit de corps, chair d'argile .
Outre l'intérêt pour le matériau terre, la notion du corps est essentielle dans son travail: figure hybride entre le genre humain et animal, il est en règle générale en déséquilibre.
Dans un entretien avec l'artiste, Jeanine Rivais remarque à propos des personnages: «Ils ont toujours un élément de travers : la tête, une oreille, une jambe... Pourquoi n'arrivent-ils pas à trouver un équilibre ? Sont-ils des équilibristes professionnels ? Ou bien y a-t-il quelque chose qui cloche, dans leur mental ?»**. Consuelo de Mont Marin mettra en avant l'enjeu du mouvement, qui est -bien plus que reliée à la vie- la vie même, mais aussi la relation entre la lourdeur et la légèreté, centrale dans son travail de céramiste.
A la fin des années 70, la série Les corps mutants conçoit et organise l'univers iconographique de l'artiste, véritable osmose de végétal, d'humain et d'animal. Une série de dessins inaugurera en parallèle le thème récurrent de la chaise ou «l'étude de la liberté de relation entre le support et celui qui a besoin du support». *** Si la chaise se fera de moins en moins lisible ou du moins se confondra de plus en plus avec les personnages eux-mêmes, cette réflexion sur l'état d'équilibre et la précarité qui lui est inhérente sera désormais centrale dans l'ensemble des œuvres à venir. Se dessine et se sculpte ainsi depuis plus de trente ans pour Consuelo de Mont Marin une variation qui multipliera les supports: céramique, dessin, illustration, théâtre et danse autour du thème à la fois biologique et poétique, organique et narratif, de l'axe.
L'ŒUVRE
La série Les corps symboliques inaugurée en 1985 est la suite logique des Corps mutants et des dessins autour de la chaise. La sculpture Du rêve à l'obscur appartient à cette série qui se caractérise par cette forme de triangle en volume, double symbole de stabilité et d'élévation du couple terre-ciel *** d'où s'échappent de petits êtres gesticulant. C'est en 1992 que les pièces s'agrandissent pour s'amplifier encore en 1995 et devenir comme c'est le cas avec Du rêve à l'obscur une grande forme moulée, sorte de triangle allongéavec ses personnages juchés à plus d'un mètre de haut.
Le «corps-totem» incarné par l'élément vertical qui supporte les personnages prend ainsi une importance prépondérante et entraîne de par sa forme et son volume, outre la réflexion déjà citée sur l'équilibre, une ambiguïté quant à sa nature: il est la sculpture en même temps qu'il semble remplir largement la fonction de socle.
La terre cuite est ici -comme dans la plupart de ses œuvres- recouverte d'engobe, un revêtement d'argile délayée qui modifie sa couleur naturelle tout en lissant la surface. C'est l'engobe qui permettra aussi de renforcer le ton rose-ocrée déjà offert par la cuisson à 1000°c. Ainsi les personnages, cheveux ébouriffés, nez au vent et seins pointus, largement issus de l'illustration voire de la bande dessinée, gagneront encore en expressionnisme organique, une truculence tout en chair et «en fesses».
*Il et Elle, texte de François David, éd. Motus, 1997 (adapté par le Théâtre du Préau, Centre Dramatique National Jeune Public et la Cie Les Enfants du paradis)
** Entretien avec Jeanine Rivais, référence du 23 mai 2009, festival Céramiques Insolites, Saint-Galmier, mai 2005
*** Ernould-Gandouet, Marielle. Un monde en suspens in, La céramique moderne, n° 436, juin 1999
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Modalités d'entrée :
Achat en atelier en 1996.
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Documents en relation :
OAP117 et 118