Le ministère du Ravitaillement, créé le 17 juillet 1940, annonce le 1er août un rationnement du pain, des pâtes alimentaires, du sucre, des produits laitiers, de l'huile et du savon. La délivrance des cartes d'alimentation commence le 23 septembre 1940. La population est divisée en catégories d'âges et d'activités, définies chacune par une lettre et une ration alimentaire correspondante. La ration officielle moyenne assure quotidiennement environ 1 200 calories. Elle constitue à Paris, en 1942 par référence à 1939, une diminution de la consommation de 87 % pour la viande et de 73 % pour les pommes de terre. Un intense « marché noir » compense les restrictions. La faim et la pénurie rendent ingénieux : on imagine des recettes de gâteaux sans sucre ni œufs, on fabrique des semelles en bois, des savonnettes avec des marrons d'Inde... Le topinambour et le rutabaga, rares légumes à ne pas subir les restrictions, deviennent les produits de remplacement de la pomme de terre, réquisitionnée par l'Allemagne. Les jardins ouvriers devenus jardins familiaux dépassent les trois millions en 1943 (contre un million en 1939). Le Secours national leur offre semences, outils, graines, plants…