Face aux mesures prises par le Gouvernement de Vichy et par les troupes occupantes, une partie de la population se mobilise de manière clandestine : c'est le début de la Résistance. Dès l'été 1940, et après l'appel lancé par le Général de Gaulle depuis Londres le 18 juin, des actes isolés et diffus sont perpétrés. De l'été 1940 au printemps 1942, la Résistance connaît un long cheminement pour passer d'un ensemble minoritaire, pluraliste, isolé à un mouvement progressivement organisé, avec des mots d'ordre, des références communes et une action coordonnée. La fin de l'année 1942 voit l'unification des réseaux Nord et Sud du pays par Jean Moulin, émissaire du Général de Gaulle. Désormais, la Résistance est regroupée au sein du Conseil National de la Résistance. Tout comme Vichy et les Allemands, elle a recours à la propagande. Parmi ces mouvements, les communistes jouent un rôle essentiel. Entrés dans le mouvement en juin 1941 après l’attaque de l'URSS par l'Allemagne, ils proposent des moyens d'action ciblés pour chacun (manifestations pour les ménagères, grèves pour les ouvriers, refus de distribution des écoles pour les paysans...) Leur propagande, au départ isolée et diffuse, gagne en importance à travers la création du "Front national de lutte pour la libération de la France". Associés aux autres Résistants, ils contribuent à donner à la Résistance une structure et un fonctionnement solides, facteurs essentiels de son efficacité.
Par mesure de sécurité, aucune affiche illustrée n'est produite : le texte est le principal moyen de communication et il se décline en inscriptions murales, papillons, tracts et journaux clandestins. Les tracts mis au point par la Résistance correspondent à une réaction spontanée d'opposition. Le message est concis, répond à la désinformation pratiquée par Vichy et les Allemands ou appelle aux sabotages, au ralentissement des chaînes de production. Le message tient sur quelques pages dans un format réduit. Progressivement, la parution devient régulière et certaines pages deviendront des organes de presse.
Les différents supports peuvent être fabriqués de plusieurs manières : manuscrits, dactylographiés, dessinés, imprimés au tampon ou ronéotypés. Ils le sont en peu d'exemplaires et celui qui en reçoit un est chargé de le reproduire à nouveau pour le diffuser. Les formats sont volontairement réduits pour un transport et une dissimulation plus aisés. La diffusion est un travail difficile et dangereux pour ceux qui y participent et plusieurs "circuits" sont utilisés : boîtes aux lettres, vestiaires...