Établissements scolaires

ÉCOLE DE PLEIN AIR

30 rue Méhul

1932-1933 / Florent Nanquette architecte

 

Au début du XXe siècle, de nouveaux types d’établissements scolaires sont préconisés pour faire face au développement croissant de la tuberculose. Dans ce contexte, la municipalité de Pantin ouvre dès le printemps 1923, une école de plein air sur le site du parc de la Seigneurie. Elle consiste en deux tentes Bessoneau et une baraque pour la cuisine. Cette école qui fonctionne de mai à octobre, reçoit 60 tout-petits choisis par les médecins inspecteurs parmi les enfants les plus chétifs des quatre écoles maternelles de la ville. L’effectif estival monte rapidement à 150 élèves. Elle est ainsi, bien avant le modèle de Suresnes, la première école de plein air de la Seine.

En 1930, la municipalité lance un vaste projet d’aménagement des 7 hectares du parc de la Seigneurie comprenant logements HBM, équipements (parc des sports) et substitution de l'école saisonnière par une école maternelle de plein air permanente de 8 classes. Symbole de l'école idéale, elle doit véhiculer des valeurs modernistes et hygiénistes et mettre en œuvre une pédagogie de l'éveil. Conçue par l’architecte municipal Florent Nanquette, le projet prend la forme d’un E ouvert sur le sud pour bénéficier d’un ensoleillement maximum. La cour est ainsi protégée des vents et offre un espace de jeux idéal pour les enfants. Dans la disposition intérieure, la barre verticale du E comprend les classes, tandis que les barres horizontales contiennent respectivement le réfectoire et la cuisine, la salle d’exercice et de jeux, le dortoir et les douches. Chaque salle est conçue pour être de plain-pied sur le jardin et ouvre à l’extérieur par une grande paroi vitrée pouvant s’éclipser en sous-sol durant la belle saison. Le système de ventilation intérieure est particulièrement étudié pour éviter toute stagnation. Dans ce projet, le maître d’œuvre a cherché une combinaison des avantages du progrès et des formes traditionnelles réinterprétées au travers de la mode régionaliste. La monumentalité des éléments architecturaux répond à la volonté de marquer l’importance de tels équipements dans le tissu urbain.

Le groupe scolaire – comprenant les sols du jardin – est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté du 18 novembre 1997.

 

 

ÉCOLE SADI-CARNOT

2 rue Sadi-Carnot

1889 / Léon Guélorguet architecte | surélévation 1897 et 1908 / Désiré Letailleur architecte

 

L'école Sadi Carnot conçue sous la IIIe République, est caractéristique de la politique architecturale à grande échelle menée par le ministère de l'Instruction publique. À Pantin, sa situation à côté de l'hôtel de ville, d'une place et de la gare le fait de plus participer à la tentative d'un nouveau centre communal.

Le projet comprend deux écoles primaires séparant filles et garçons et une école maternelle. Pour se libérer de l'irrégularité de la parcelle de terrain sur la rue Sadi-Carnot, Guélorguet conçoit une façade monumentale constituée de deux pavillons latéraux et d'un pavillon central. La maternelle est traitée comme une annexe au corps de logis principal et bénéficie de sa propre cour. Elle a fait l'objet d'une surélévation en 1908.

Les principaux dispositifs de l'école type sont intégrés à ce groupe scolaire. Les salles de classe sont calibrées selon des dimensions qui intègrent un espace minimum par élève, assurent un renouvellement de l'air suffisant et un éclairage naturel généreux. Sa façade porte les traits communs à l'architecture publique dans un accord parfait entre pensée politique et pensée architecturale. On y retrouve le principe de symétrie, la lecture et l'interprétation du plan en façade, l'emploi de matériaux apparents, chacun pour ses qualités propres.

 

 

NOUVEAU COLLÈGE JEAN-LOLIVE

71 rue Cartier-Bresson

2022 / Epicuria Architectes

 

Situé au cœur du futur écoquartier et imaginé par le cabinet Epicuria Architectes, le collège peut accueillir 750 élèves, à 500 mètres seulement de son prédécesseur implanté rue Cartier-Bresson. Doté d’un « vrai » gymnase, cet établissement scolaire bénéficie d'un design soigné et épuré. Les façades sont revêtues d'un parement de briques blanches, rythmées par un dessin alternant des creux et des pleins. Le gymnase propose une volumétrie plus audacieuse composée d'un origami de zinc pré-laqué blanc. Il s'inscrit dans la perspective de la cour de récréation et ferme ainsi la composition. Les deux constructions dialoguent entre elles à travers le traitement. L'architecte a fait le choix d'utiliser et de « revisiter », dans la forme et dans la couleur, la brique et le zinc, deux matériaux très présents dans la ville de Pantin, symboles de son passé industriel.

 

 

LYCÉE LUCIE-AUBRAC

51 rue Victor-Hugo

1966-1968 / P. A. Chauveau architecte | 2005-2008

 

Son origine date de la création par Vichy des ateliers de jeunesse en 1941. Installés au 121 rue de Paris (actuelle av. Jean-Lolive), ceux-ci forment des jeunes gens à différents métiers techniques. Au début des années 60, afin de remplacer le collège trop vétuste, la ville sollicite l’État pour la construction d'un nouvel établissement d'enseignement technique. Pour cela, elle acquiert une propriété au 51 rue Victor-Hugo. L’architecte Chauveau et l'entreprise la Compagnie industrielle de matériel de transport (CIMT) remportent le concours en 1966. L'ouverture des locaux scolaires a lieu à la rentrée 1967, celle des ateliers au printemps 1968.

De nouveaux travaux ont lieu de 2005 à 2008. L'établissement est alors rebaptisé Lucie-Aubrac. Le projet de restructuration, trait d'union entre la rue et le canal, participe à la requalification du site et des espaces publics pour permettre une intégration sociale et urbaine. Le bâtiment sur la rue Victor-Hugo est conservé et réhabilité dans ses structures. Le maintien des murs-rideaux conçus par Jean Prouvé, directeur des études de la CIMT, lui n'a pas été prévu, aussi deux panneaux sont déposés pour en garder le témoignage. À l’intérieur du site, les anciens ateliers sont détruits afin de créer une nouvelle centralité qui organise les nouveaux bâtiments. Le choix des matériaux de façades est dicté par la nécessité d’harmoniser les parties existantes avec les parties en extension, tout en s’adaptant la structure initiale.

 

 

LYCÉE SIMONE-WEIL

121 avenue Jean-Lolive

1967 | 2007-2010 / Pascal Sirvin architecte

 

À Pantin en 1924, les cours pour adultes, encouragés par les employeurs qui souhaitent une main d’œuvre compétente, sont renforcés par des cours professionnels municipaux destinés aux jeunes. Pour les filles, cet apprentissage porte longtemps la marque de la ségrégation sociale et les prépare aussi bien à devenir des bonnes mères de famille qu'à l'exercice d'un métier. Après la Libération, la ville loue une propriété au 147 rue de Paris (actuelle av. Jean-Lolive) pour leur dispenser un enseignement technique. Très rapidement le pavillon devient insuffisant. La municipalité s'engage alors dans un long combat avec l’Éducation nationale pour obtenir la construction d'un lycée sur le terrain libéré par le départ du collège de garçons au 121 rue de Paris. Construit en 1967, le bâtiment d'origine devient obsolète au début des années 2000, quand la région Île-de-France décide de le remettre à neuf. Le lauréat de concours, lancé en 2003, est l'architecte Pascal Sirvin, auteur de réaménagements d'importants édifices d'enseignement. La complexité des travaux (réhabilitation, démolition-reconstruction et extensions) nécessite trois ans de chantier. L'ensemble est livré à la rentrée 2010.

 

 

 

En savoir plus :

Lycée Lucie-Aubrac à Pantin

 

 

 

 

 

 

 

 

Lycée Simone Weil à Pantin

 

 

 

 

 

 

 

 

L'architecture scolaire à Pantin