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Lundi 8 mai 1916
Ce matin, Hélène Brion m’a invitée à choisir, dans une petite présélection, la carte qu’elle pourrait envoyer à Pierre Brizon. Celui-ci est parlementaire de l’Allier, un département limitrophe du Puy-de-Dôme où elle est née. Il a fait l’École normale de Moulins puis celle de Saint-Cloud qui forme les professeurs d’École primaire supérieure mais aussi les professeurs d’École normale et les inspecteurs primaires. Pierre Brizon est un des trois députés socialistes à avoir fait le voyage en Suisse à Kienthal pour la conférence contre la guerre, malgré le gouvernement français qui a refusé de donner des passeports aux socialistes. C’est lui qui a rédigé le Manifeste de Kienthal adopté par les participants d’une dizaine de pays....
Samedi 4 mars 1916
Tout se passe bien à l'école ; j'aime enseigner et les instituteurs sont très attentionnés envers moi. J'apprécie particulièrement Hélène Brion, qui m'a proposé cet emploi. Cette femme est admirable ! Moi qui rêve de quitter la France et qui ne l'ai jamais fait, je lui envie ses voyages. À vingt-deux ans elle a passé une année en Allemagne, grâce à une bourse d'études du conseil municipal de Paris, ce qui lui a permis d'obtenir le certificat d'études en langue allemande de la Société pour la propagande des langues vivantes en France. Trois ans plus tard, en novembre 1907, grâce à sa connaissance de l'allemand, elle obtient un contrat pour une traduction et suit sa commanditaire jusqu'à Saint-Pétersbourg. Elle y séjourne jusqu'au mois...
Vendredi 28 janvier 1916
Cela fait presque deux mois que j'ai commencé à enseigner, et cela me plaît beaucoup. Il est très gratifiant de voir les élèves sous ma direction s'appliquer à déchiffrer les mots et progresser. Je m'entends très bien avec mes collègues de l'école de filles, mais aussi de l'école maternelle dont notamment Hélène Brion, dont j'admire l'intelligence et le tempérament passionné. Bien sûr, le travail de préparation des cours et de correction des cahiers me demande du temps et m'en laisse peu pour écrire mes chroniques, ce que je regrette. Mais à l'école je me sens utile, certes d'une façon différente de celle de Maman ou d'Anne qui participent plus directement à l'effort de guerre. Si elles aident les hommes d'aujourd'hui, moi je...
Vendredi 12 novembre 1915
Aujourd'hui j'ai profité que Paul allait chez son ami Jacomo après l'école pour rencontrer Hélène Brion, l'institutrice de la rue Candale dont m'a parlé Marie-Louise. Elle l'avait déjà mentionnée lorsqu'elle me racontait son temps passé à apporter son aide aux soupes populaires créées en septembre 1914 par l'enseignante. Marie-Louise ne dit que du bien d'elle et ne cesse de venter son implication dans cette action. En effet, celle-ci assiste aux distributions, fait les comptes, installe le matériel, fait les corvées pour le ravitaillement et n'hésite pas à éplucher les légumes à l'occasion ou à tirer la voiture à...
Vendredi 5 novembre 1915
Aujourd'hui j'ai vu mon amie Marie-Louise qui m'a fait part d'une proposition très intéressante. Lors d'une soupe populaire à laquelle elle a participé, elle a rencontré l'organisatrice, Hélène Brion, enseignante à l'école maternelle de la rue Candale. Celle-ci lui a annoncé qu'un poste d'institutrice remplaçante se libérait à l'école de filles. Marie-Louise ne peut en profiter car elle doit prendre soin de sa pauvre mère malade. Elle lui a donc parlé de moi. Ces temps-ci je m'interroge beaucoup sur mon entrée à l'école de journalisme, je me demande si je ne devrais pas attendre car poursuivre ma scolarité engage financièrement Tante Jeanne. De plus, enseigner pendant un an me ferait bénéficier d'une expérience professionnelle et gagner...