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Ma Grena' et moi #97

  • Cote :

    OAP/264

  • Dates :

    2004

  • Format :

    Dimensions : 70 x 70 cm

    Genre/Carac. phys. : tirage photographique couleur

  • Biographie ou historique du producteur :

    LA BIO

    Né en 1968, Gilles Elie-Dit-Cosaque est réalisateur, photographe et graphiste. Il commence dans la publicité en tant que directeur artistique pour l'agence Opéra. Il a notamment travaillé sur les campagnes Swatch, Le Bon Marché et la Mairie de Paris.

    À partir de 1993, il se positionne comme directeur artistique free lance et réalisateur. Les premières réalisations sont très graphiques et reposent beaucoup sur l'usage de la typographie, une constante dans son travail. Il enchaîne la réalisation de publicité, de générique pour MTV, pour des long métrages ainsi que des clips et des courts métrages en travaillant de plus en plus l'intégration avec des images « réelles ». En 2000, la série de films courts Kamo, diffusée sur RFO et Voyage, le pousse dans une direction plus humaine. Cela a été le déclic pour nombreux projets aux Antilles, tel que Prisca, une série de huit courts métrages de cinq minutes réalisée dans le cadre de la prévention contre le SIDA (2001 et 2002), ou de documentaires comme Ma grena' et moi un film accompagné d'un livre et d'une exposition photo à Pantin, Outre-mer Outre-tombe ainsi que la réalisation du magazine littéraire hebdomadaire de RFO : Tropismes. En 2003, il se lance dans création de sa structure de production, La Maison Garage (à Montrouge), afin de mener à bien des projets plus personnels.

    (Source : www.africultures.com)

    LA DÉMARCHE ET L'ŒUVRE

    « Ma grena' et moi » est un documentaire et une série de photographies réalisés par Gilles Elie-Dit-Cosaque qui montre des portraits de Guadeloupéens qui utilisent la Chaudron, mythique mobylette de Motobécane (appelée « grena' » dans l'île à cause de sa couleur).

    Née au début des années 50 et importée aux Antilles dans les années 1960, la grena' arrive à un moment charnière : le passage d'une période de restriction à une période pré-industrielle. Ça roule, c'est robuste, fiable, simple d'utilisation et surtout, ça brille ! Les Antillais se ruent dessus. Et tout particulièrement ceux de Grande-Terre en Guadeloupe, où la moto s'adapte particulièrement bien au contexte géographique et économique : peu de relief, un tissu d'usines et d'exploitations agricoles. Défiant les lois de l'équilibre, on charrie tout ce qui peut tenir entre la fourche et le porte-bagages. Un sac de ciment, deux bouteilles de gaz, trois balles de fourrage, un veau, un ami, une amie, une épouse, trois enfants... Un inventaire à la Prévert, monté sur deux roues. Un poème mécanique au cadre monocoque, au moteur qui pétarade, hoquette parfois, mais jamais ne s'arrête. La grena' est un trait d'union tout en courbe, la transition entre le bourricot et la voiture. Mieux qu'un bourricot, un étalon, celui de la condition de son propriétaire.

    On se pavane en grena'. Honte à ceux qui n'ont qu'une bleue ou pire marchent à pieds. Les plus téméraires se défient dans des courses sauvages que l'on appelle courses marrons : des célébrations interdites où les feux d'artifice sont les étincelles produites dans les tournants par les pédales qui raclent le bitume. La grena' a un nom. Parfois même deux, dont l'un reste secret. Ainsi, les Brigitte, Justine, Adèle, le plus souvent Bonne Maman, voire Patrick en souvenir d'un vieux pote, se multiplient, changent de mains. D'ami en ami, d'oncle en neveu, de père en fils.

    Aujourd'hui, sacrifiée sur l'autel des normes européennes, la grena' n'est plus, plongeant tout un peuple de migrants-à-deux-roues dans le désespoir. Cependant, les derniers irréductibles, des seniors et quelques jeunes qui l'ont reçue en héritage, continuent à la chevaucher fièrement pour un dernier voyage. Celui qui mène la grena' au musée d'un imaginaire créole.

    LA TECHNIQUE

    « Les portraits originaux sont réalisés au format 6X6. Le dispositif est toujours le même. Une valeur de cadre similaire et la mobylette toujours placée de profil. Ce dispositif uniforme vient en rappel de l'uniformité de l'objet, archétype de la production à la chaîne. La mobylette est un fil directeur. Le premier but de ce travail est bien sûr de faire un portrait de la Guadeloupe à travers ses habitants. Ce qui est intéressant c'est de voir à travers son état général ou même d'éventuelles modifications comment chacun se l'est approprié et l'a chargé de son histoire. Les personnes photographiées n'ont absolument pas été dirigées. La seule indication qui leur a été donnée était la position de la mobylette. C'est tout naturellement qu'ils ont trouvé leur propre position par rapport à elle. Un peu plus d'une centaine de photos a été prise, principalement sur la Grande-Terre ».

    C'est à Pantin qu'a été inventée la Motobécane en 1924. La toute première usine y était installée avant d'être transférée à Saint-Quentin dans l'Aisne.

    (source : propos de l'ariste)

    POUR ALLER PLUS LOIN

    www.lamaisongarage.fr

  • Modalités d'entrée :

    Achat dans le cadre de l'exposition "Ma grena et moi" présentée à Pantin lors du mois de la photo 2017.

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