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TTTRRRR...n° 1, ruban photographique

  • Cote :

    OAP/197

  • Dates :

    2006

  • Format :

    Dimensions : 37x122 cm (avec cadre 40x125 cm)

    Genre/Carac. phys. : tirage argentique d'après fichier numérique, exemplaire numéroté et signé au dos 1/5

  • Biographie ou historique du producteur :

    LA BIO

    Christian Lebrat est photographe, cinéaste et vidéaste. Il est né à Paris en 1952 où il vit et travaille.

    Il réalise depuis 1976 une vingtaine de films, vidéos et performances. En 1997, il publie un recueil de textes et conférences sur ses films (Entre les images, éditions Paris Expérimental). Ses films font partie des collections du Centre Georges Pompidou, du Forum des Images (Paris) et des Archives du film expérimental d'Avignon. Il débute la photographie en 1978, en même temps que le cinéma, et développe plusieurs travaux (rubans photographiques, rideaux et autoportraits). Il expose régulièrement depuis 1982. Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques (FNAC, FRAC Champagne-Ardenne, Fonds d'art contemporain de la ville de Pantin, BnF&)

    (source : site de l'artiste)

    LA DÉMARCHE

    Christian Lebrat, photographe et cinéaste, transfigure des objets, des espaces en rubans photographiques. Ces longues images sont réalisées à partir de clichés qui se chevauchent pour s'animer dans un mouvement continu. Si les vues s'emmêlent, s'enchevêtrent dans un labyrinthe qui transpose l'objet ou l'espace initial c'est pour mieux nous montrer quelque chose de nouveau, pour mieux nous conter une histoire devenue insolite.

    Il réalise des rubans photographiques depuis 1978. Les premiers sont en noir et blanc. À l'époque, les seuls tirages possibles sont des contacts car il n'existe nulle part d'agrandisseur pouvant traiter des négatifs grands comme des pellicules entières. Avec les techniques numériques d'aujourd'hui, les rubans prennent un nouvel envol. Même si la prise de vues est toujours faite avec un appareil photo argentique, les négatifs peuvent désormais être numérisés et traités sous forme de fichiers numériques qui permettent d'autres tailles de tirage.

    Également cinéaste, Christian Lebrat est venu à la photographie suite à la mauvaise manipulation par ses proches d'un appareil photo Kodak à soufflet assez ancien. S'apercevant qu'avec les anciens appareils manuels, on n'est pas obligé de respecter l'écart entre les instantanés, il décide d'explorer les possibilités multiples qu'offre cette utilisation libre de la pellicule.

    Considérant que « ce n'est pas le stylo qui fait l'écrivain », Lebrat n'a jamais acheté d'appareil photo, utilisant ceux qu'on lui donne ou qu'il trouve. Il a débuté avec un vieil appareil Kodak ayant appartenu à ses parents et travaille actuellement avec un Mamiya (de reportage) n'ayant plus d'utilité et qu'on lui a donné. Les films utilisés sont du format 120, chaque pellicule mesurant 80 cm de long (sur 6 de haut).

    L'ŒUVRE

    Pour ce ruban, Christian Lebrat a travaillé à la manière d'un opérateur de cinéma qui pense d'emblée son œuvre comme un enchaînement de prises de vues. Avec talent, il a capturé les actions de la scène, les expressions des acteurs et les sous-titres. Le déroulé de la séquence dans sa temporalité est maîtrisé tout au long de l'unique pellicule utilisée pour cette œuvre.

    Tttrrrr&.N°1 ruban photographique est le premier ruban photo que Christian Lebrat réalise à partir d'un film. L'œuvre a fait l'objet d'une installation monumentale de trois mètres de haut sur vingt mètres de large couvrant la façade du Ciné 104 à Pantin.

    Invité par le festival « Photos et Légendes » en 2006, dont le thème était le mensonge, l'artiste décide de travailler à partir de La Mort aux trousses d'Alfred Hitchcock. Son choix se porte sur ce film pour des raisons de contenu d'abord, tromperies et manipulations étant au cœur du film : La Mort aux trousses colle parfaitement au thème du festival. Pour des raisons formelles ensuite, l'esthétisme plastique du film qui fournit la « matière première », notamment pour les plans rapprochés sur les acteurs.

    L'avant dernière scène, dite séquence de la villa, qui dure une douzaine de minutes, est un moment clé du film ; c'est en effet ici que se dénoue l'intrigue. Publiciste sans histoire, Roger Thornill (interprété par Cary Grant) se retrouve par erreur dans la peau d'un espion. Entre une mystérieuse organisation qui veut le tuer et la police le poursuivant, il part à la recherche de la vérité. La scène dévoile cette quête du personnage présent au début et à la fin du ruban. Ainsi la boucle semble bouclée à l'instar de la question ébauchée par le premier sous-titre à peine lisible sur le ruban « qu'était-ce ? » à laquelle la réponse est flagrante : « ce n'était rien ».

    En outre, la maison elle-même participe du choix. Cette villa de l'architecte Franck Lloyd Wright intéresse Christian Lebrat par ses arêtes vives, sa transparence, sa suspension au dessus du vide. L'architecture nous livre une métaphore des conflits en jeu.

    LA TECHNIQUE

    Christian Lebrat apprend la séquence par cœur. Quand l'enchaînement des plans, l'apparition des personnages, la succession des visages et des vues sur la maison, la position des sous-titres n'ont plus de secret pour l'artiste, la prise de vues ou capture d'images peut commencer. Installé dans le noir de la salle de projection, debout face à l'écran avec en main son appareil (il n'utilise en effet jamais de pied), Lebrat saisi la scène emblématique du film en une suite d'instantanés, dans le temps réel de la projection de la copie 35mm. L'obscurité de la salle a posé certaines contraintes techniques de luminosité. Pour les résoudre, le temps de pose pour chaque instantané devait durer 1/4 de seconde. Le film défilant sur l'écran à 24 images/seconde, chaque prise de vue photographique fige six images du film. L'appareil photo que l'artiste utilise permet le débrayage manuel : alors que de manière habituelle la pellicule permet d'obtenir une dizaine de photographies (bien séparées les unes des autres), ici l'artiste superpose une vingtaine de vues qui, sans respecter l'écart entre les vues, se chevauchent. Le ruban se déroule comme un film. L'œuvre qui s'offre à nous n'a subi aucune retouche, aucun montage.

    Pour créer ce ruban, Christian Lebrat a utilisé une vingtaine de pellicules. Sur l'ensemble des essais réalisés, seuls quatre ont été considérés comme aboutis et conservés par l'artiste. Pour chaque ruban seuls cinq tirages de collection sont réalisés. Le ruban conservé à Pantin est numéroté 1/5.

    Les tirages réalisés montrent toujours les inscriptions et les numérotations sur la pellicule, afin de bien faire comprendre que le ruban réalisé l'a été directement à la prise de vues, sans retouches ni collages a posteriori.

    POUR ALLER PLUS LOIN

    www.christian-lebrat.net

     

  • Modalités d'entrée :

    Achat en 2006 dans le cadre du festival Photos et Légendes, édition 2006 « Le Mensonge ».

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