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Bân Ho

  • Cote :

    OAP/145

  • Dates :

    1998

  • Format :

    Dimensions : 40x30 cm

    Genre/Carac. phys. : tirage photographique noir et blanc

  • Biographie ou historique du producteur :

    LA BIO

    Né en 1969, Benjamin Soligny passe son enfance en Asie, entre Hong Kong, la Thaïlande et l'Indonésie. Au début des années quatre-vingt, sa famille rentre en France, à Versailles, afin de faciliter ses études. Le choc culturel est fort et la nostalgie de l'Asie, qui sublime sûrement celle de l'enfance, accompagne l'artiste jusqu'à aujourd'hui.

    Photographe, Soligny a beaucoup travaillé pour des institutions muséales. Depuis 2017, il concentre son activité à l'enseignement de la photographie dans différentes écoles. Désomais il souhaite consacrer de plus en plus de temps à son activité d'artiste photographe.

    LA DÉMARCHE ET L'OEUVRE

    La photographie Bân Ho a été prise à la frontière entre la Chine et le Vietnam. À vingt ans, Soligny visite l'Asie pour le plaisir et prend des photographies de son voyage en suivant l'instant et l'instinct. Des années après, ces clichés (réalisés sans aucun but ethnologique) constituent pour l'artiste le véritable miroir d'une quête personnelle de sa propre histoire.

    Cette série composée de vingt images, n'a jamais été exposée (hormis dans le cadre de « Vu, lu et entendu d'ici », à Pantin en 2000). La montrer signifie pour l'artiste offrir l'intimité de son passé au regard d'un spectateur inconnu, qui pourrait être bienveillant mais aussi jugeant.

    Bân Ho montre une femme qui fait sécher du riz sur un grand rocher pour le protéger des poules au sol. La composition est simple et poétiquement incisive. Le noir et blanc épure les formes, la grande tâche centrale de la pierre, foncée, et la petite blanche quasi réduite à une seule tâche chromatique, du riz. La silhouette de la femme vient déstabiliser l'équilibre des éléments naturels : son regard nous fixe et nous interroge.

    La véritable portée de ces images est restée un mystère pour l'artiste bien longtemps. Aujourd'hui seulement Soligny arrive à décrire ce cliché comme l'expression d'un voyage intemporel à la recherche de ses racines, dans les méandres de sa propre enfance. Ce n'est pas un hasard si Bân Ho montre un paysage hors du temps et peu reconnaissable géographiquement. Soligny donne à voir un voyage intérieur, son besoin de se sentir appartenir à un lieu, l'Asie, et donc à soi-même, en se reconnectant à ce continent hors du temps qu'est l'enfance. Nous pourrions situer cette image à beaucoup d'endroits et dans beaucoup d'époques et c'est cette ouverture qui nous rapproche de Soligny.

    LA TECHNIQUE

    En 1998, lorsque l'artiste prend ce cliché, il travaille encore d'une façon qu'on pourrait qualifier d'hédoniste : il suit son intuition sans aucune mise en scène ni construction préalable de l'image. Il ne pose pas de question à ses sujets. Aucune intention dans les gestes ou dans le regard n'est demandée.

    Aujourd'hui Soligny prend conscience de la construction de ses images. En tant qu'enseignant, il se découvre à décrypter ses propres photographies avec un regard objectif, formel et esthétique qui ne le préoccupait pas lorsqu'il a pris le cliché. On peut ainsi analyser le rocher comme une masse centrale qui définit l'espace du regard, contrebalancé par la tache blanche du riz et la lumière qui inonde l'espace naturel et figé.

    Dans la pratique de Soligny, la photo se révèle comme un médium poreux qui laisse transparaître beaucoup de choses hors de notre contrôle et que l'on ne soupçonne pas au sein de nous-mêmes. L'artiste s'étonne du placement des éléments dans la photo : il se réjouit de la surprenante précision de l'œil qui voit plus et mieux que ce que l'on croit, en restituant une image jamais sans références, jamais loin du monde qui nous entoure.

    POUR ALLER PLUS LOIN

    www.benjaminsoligny.com

  • Modalités d'entrée :

    Festival "Photos et légendes" à Pantin en 2000.

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