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Un ciel rouge

  • Cote :

    OAP/94

  • Dates :

    1991

  • Format :

    Dimensions : 50x50 cm

    Genre/Carac. phys. : huile sur papier collé

  • Biographie ou historique du producteur :

    Née en 1946, Mohammed Azouzi est à l'école des Beaux-Arts de Casablanca de 1967 à 1970 et après une année à l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Paris, étudie six ans à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris dans l'atelier de Jean Bertholle. Il obtient son diplôme en 1977.

    Son travail de peinture trouve une complémentarité dans l'illustration de textes littéraires: dessins et collages.

    En 1991, il est invité d'honneur au 15e Salon des Amis des Arts, au centre administratif de Pantin et en 1993 invité à Moscou à l'occasion de l'exposition des oeuvres acquises en 1991 par la Ville de Pantin.

     

    LA DEMARCHE

    Les peintures de Mohammed Azouzi sont de petits formats qui contribuent largement à nous entraîner dans un univers intimiste et personnel.

    Mêlant des réminiscences de hiéroglyphes à des motifs géométriques, les couleurs chaudes à la matière épaisse, voire granuleuse, son travail en appelle à la fois à une peinture de la vie quotidienne et aux souvenirs du Maroc.

    L'artiste invoque son goût pour la cuisine, le soin qu'il met pour la présentation comme pour la préparation des mets mais aussi pour les sujets du quotidien: « Par exemple, quand je vais au marché, je regarde les couleurs, la façon dont les gens sont habillés et quand je rentre, je crée les mêmes couleurs, je les transpose sur ma toile et... dans ma cuisine». *

    Dans le cadre de l'exposition Maroc contemporain : peinture et livres d'artistes, qui a eu lieu à Bruxelles en 2001, Françoise Bernardi rappelle: «Par sa position géographique, le Maroc est un pays de contacts et de passages. Des influences de la péninsule ibérique, de la Méditerranée ou encore de l'Orient ont marqué son histoire. Les différents artistes ici exposés ont intégré ce passé, ils ont assimilé les traditions sans que celles-ci deviennent un frein à leur création, au contraire. La peinture contemporaine marocaine peut se définir comme une assimilation de la tradition et du passé pour qu'il puisse vivre et trouver encore un écho dans cette société moderne».**

    La peinture d'Azouzi est ainsi un croisement entre la radicalité de la peinture abstraite géométrique européenne et l'ornementation décorative issue des pays du sud.

    Dans «L'art contemporain arabe», l'auteur, Abdelkébir Khatib affirme: «ce retour à l'arabesque, à la calligraphie, à l'architecture, à la mosaïque, "à l'enchantement paradisiaque du tapis", est accompagné par une découverte de l'art occidental et de son abstraction qui n'est ni un avantage ni une carence, mais une promesse, "un pari sur la transfiguration du passé" ».*

    Azouzi lui, insiste surtout sur le fait que ses « (...) sujets sont des sujets qui existent, des sujets de la vie quotidienne. Tout ce qui touche à l'être humain. Il y a la vie, la mort, le jour, la nuit etc...C'est la rencontre de l'homme et des grands événements de la Nature. Le peintre est obligé de vivre avec ça.»***

     

    LES ŒUVRES

    Chacune des peintures de Mohammed Azouzi se caractérise d'abord par le fait que le contour même du tableau est redoublé par une succession de rectangles peints, formés par une ligne ou étalés sur plusieurs centimètres. La surface est ensuite quadrillée à nouveau de rectangles de dimensions variables, (Les archéologues et Composition en gris et rouge) plus ou moins lisibles, mais qui peuvent évoquer, selon, une fenêtre ou une façade, dans tous les cas, une architecture qui encadre le regard.

    Dans l'ensemble des œuvres, par le jeu de plans sombres qui paraissent s'enfoncer et de plans clairs qui semblent avancer, l'opposition intérieur/extérieur se fait équivoque. A d'autres endroits (Les disparus de la pyramide), le blanc illumine la couleur qui se chargera de le recouvrir, mais partout, celui-ci se devine comme un élément structurant l'espace.

    C'est au cœur de ces successions de cadres et de nuances de lumière que par l'énergie du point devenu ligne puis sujet, une certaine rythmique naît.

    Le travail graphiquemet effectivement en jeu le point, la ligne et par leur douce extension, on peut déceler, malgré le caractère abstrait des motifs, l'influence de constructions architecturales: auvent, rempart, pavillon, drapeau, arcade... notamment présents dans les constructions marocaines.

    Mais son iconographie personnelle est également un mixage de symboles, surtout dans l'œuvre Un ciel rouge, sans doute la plus narrative. L'agencement de silhouettes et de motifs architecturaux évoquerait une scène mythique ou légendaire. Lune, étoile, plantes, chapiteaux, personnages... éléments déjà chers à Paul Klee par exemple qui revendiquait un goût particulier pour les dessins d'enfants en tant qu'ils marquent le premier degré de la symbolisation, soit le passage de figures géométriques simples telles que le rond, le carré, le rectangle qui, par l'agencement de signes combinatoires, aboutissent à une figure ou un objet.

     

    * Abdelkébir Khatib, L'art contemporain arabe, prolégomènes, éd. Al Manar / Institut du monde arabe, 2001, 134p, ISBN 2-9113896-11-1

    Livre épuisé mais voir la fiche de lecture sur http://www.editmanar.com/default_editions.htm

    **«Maroc contemporain - Peinture et livres d'artistes», Les chroniques de Françoise Bernardi, (en ligne), référence du 24 août 2009. Mémoires, novembre 2001, p.7.

    *** Bernard Gueguen, Rencontres, in D'arts d'arts, octobre 1996

  • Modalités d'entrée :

    Achat galerie A.R. art contemporain en 1994.

  • Documents en relation :

    OAP91 - OAP92 - OAP93

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