Édifices culturels

CENTRE ADMINISTRATIF

1 rue Victor-Hugo

1969-1972 / Jacques Kalisz, architecte

Reconversion en CENTRE NATIONAL DE LA DANSE

2001-2004 et 2011-2013 / Antoinette Robain et Claire Gueysse, architectes

 

L'objectif était de rassembler des instances administratives, en un lieu unique au bord du canal de l'Ourcq, pour faciliter les démarches des usagers. Pour marquer ce rôle symbolique, on décide de concevoir un édifice monumental avec en son centre un hall traversant toute sa hauteur et des espaces de circulations aux dimensions généreuses et à la lumière naturelle… En choisissant le béton - dit « brut de décoffrage » -, Kalisz exprime une forme de vérité constructive, en laissant le matériau de construction tel quel, sans le revêtir d’un parement ou l’enduire.

L’édifice, progressivement amputé de ses fonctions repositionnées dans la ville, est cédé en 1999 par la municipalité au ministère de la Culture pour y installer le Centre national de la danse. Le concours pour sa transformation est remporté par les architectes Antoinette Robain et Claire Gueysse, qui souhaitent conserver le caractère de l’édifice. Le hall de circulation est affirmé comme lieu central du bâtiment et résonne visuellement avec les autres espaces. Une « façade intérieure » en stuc de couleur rouge chaud est installée. Traversant tout l’édifice d’est en ouest dans les circulations, elle redonne une unité à l’édifice. La cour de l’ancien commissariat est couverte pour accueillir un foyer de danse, en liaison avec le hall principal. À l’extérieur, sur la pointe ouest et la façade parvis, les ouvertures en meurtrière sont dotées de volets métalliques pivotants pour permettre l’occultation à l’intérieur lors de spectacles.

Ces travaux furent l'occasion de réaliser deux commandes publiques, l'une sur le mobilier remportée par l'artiste Pistolleto l'autre par Pierre di Sciullo pour la signalétique. Celui-ci a créé une typographie de Minimum « lettres qui dansent » qui se décline dans tous les espaces du bâtiment comme un appel au mouvement. Une immense enseigne en aluminium rouge, reprenant le mot « danse », posée sur le toit de l'édifice, surplombe la ville.

La rénovation du CND a remporté l'Équerre d'argent 2004.

La seconde phase de réhabilitation, conduite par les mêmes architectes, a porté sur les 3e et 4e étages.

 

 

 

 

 

BIBLIOTHÈQUE ELSA-TRIOLET

102 avenue Jean-Lolive

1972 / Jean Perrottet et Jacques Kalisz, architectes

 

Ce bâtiment a été conçu par deux membres de l’AUA (Atelier d’urbanisme et d’architecture), un groupe aux engagements politiques forts, qui a travaillé pour des villes de banlieue sur des programmes de logements et d’équipements sociaux.

La bibliothèque a été réalisée dans la deuxième période de l’AUA. Ils optent pour une structure mixte associant ossature acier et dalles béton, la couverture liant, elle, bois et métal pour former les paraboloïdes qui surmontent les modules latéraux. Expérimentaux, ces derniers poseront des problèmes d’infiltration. Volontairement affirmés, les poteaux porteurs en acier encadrent et surmontent l’ensemble de la structure. Laissés apparents, ils sont peints de couleurs vives par Max Soumagnac, aujourd'hui complètement modifiées.

La bibliothèque est composée de cinq modules de base identiques formant en plan un H. L’emprise totale de la bibliothèque est de 1 700 m2, répartie en 5 modules identiques de 140 m2 de surface au sol. Le niveau principal des salles de lecture a été disposé au premier étage et bénéficie d’éclairages zénithaux, le soubassement en retrait donne plus de légèreté à l’ensemble. Les volumes des salles principales, suspendus à l’ossature métallique apparente, donnent ainsi l’impression de flotter au-dessus du sol.

 

 

Chaudronnerie Lebel

69 avenue du Général-Leclerc

1918

Reconversion en GALERIE THADDAEUS ROPAC

2012 / Buttazoni & Associés architectes

 

La chaudronnerie Lebel, implantée dans un quartier essentiellement industriel, est un exemple de petite entreprise métallurgique construite dans le contexte de l’effort de guerre et d’une nécessaire économie de matériaux. Elle relève d’une architecture sérielle, sans réelle innovation. Mais peu modifiée - seules des extensions seront réalisées en 1931 et 1941 – elle possède une harmonie dans la forme et une valeur historique.

L'activité de l'entreprise est la grosse chaudronnerie, la réparation de chaudières, la fabrication de citernes. Vingt ouvriers travaillent au début dans l'usine et huit vers la fin d'activité en 1996.

La reconversion en une galerie d’art de 4 700 m² a permis de conserver la morphologie de la chaudronnerie : l’ensemble des bâtiments, disposés autour d’une cour de manutention, ont été préservés, sans que de nouveaux bâtiments soient venus densifier la parcelle. Le travail a mis en valeur les bâtiments, tout en créant « une boîte blanche », neutre à l’intérieur. Les trois halles accolées, mesurant de 7 à 12 m de hauteur, dédiées à l’espace d’exposition, ont conservé leur charpente métallique surmontée de lanterneaux et leurs façades en brique apparente, tandis qu’à l’intérieur le blanc, couvrant murs et charpente, laisse la place à l’art contemporain. Le traitement de la quatrième halle et des extensions le long de l'avenue a été réalisé dans le même esprit.

 

 

LES SHEDS

45 rue Gabrielle-Josserand

2022 / Agence Maud Caubet architectes

 

Véritable dynastie d'industriels spécialisés dans le fil de coton, les Cartier-Bresson installent leur usine aux Quatre-Chemins en 1859 et marquent durablement l’histoire de la ville. Si une partie importante du site est démolie dans les années 1960, les traces de cette saga familiale sont encore nombreuses à Pantin, notamment les ateliers de 1887 aux structures métalliques rivetées et aux toits en sheds. Cinq ont été conservés pour accueillir le premier centre d’art de la ville – Les Sheds – et un lieu dédié à la petite enfance. L’agence Maud Caubet architectes a ouvert le site sur le parc Diderot, en créant de vastes baies vitrées et des puits de lumière sur le toit. L’authenticité a été préservée par les poutres en ferronnerie existantes et les briques rouges historiques, tandis que la rénovation de deux façades en briques noires inscrit l’ensemble dans son époque grâce à un vocabulaire contemporain minimaliste.

 

 

CONSERVATOIRE JACQUES-HIGELIN

Avenue du Général-Leclerc

2022 / Atelier Novembre - TNA Architectes, Frédéric Magnien

 

Le nouveau conservatoire à rayonnement départemental remplace un ancien équipement situé à proximité, avec une superficie trois fois plus importante. Ses 6 600 m² comprend - outre des salles de cours - un centre de ressources, un espace d'exposition et un auditorium de 250 places, directement relié à la piscine Alice-Milliat par un couloir et sous lequel a été installé un nouveau bassin.

Cette réalisation exprime une architecture contemporaine dans une forme de mimétisme inversé, qui propose une brique blanche en contrepoint de la brique rouge de la piscine historique. Installée sur le côté ouest de ce piscinatoire, le bâtiment  anime la nouvelle rue créée par ses volumes et positionne son accès principal à l’angle sud-ouest de la parcelle. La configuration des espaces extérieurs publics ou « privés » prologent l'équipement et autorisent leur usage et une appropriation aisée.

 

 

 

Compagnie Franco-indochinoise

Rue Louis-Nadot

1958 / Louis et Robert Corlouër

Reconversion en THÉÂTRE DU FIL DE L'EAU

Créée en 1912 par la maison Denis avec le concours de quelques-uns des principaux riziers de France, la Compagnie Franco-indochinoise faisait commerce des riz, maïs, manioc, coprah, graines oléagineuses. Elle contrôlait une grande partie du marché du riz en France et s'occupait exclusivement d'opérations d'achat et de vente de riz et de maïs, de toute provenance, particulièrement d'Indochine.

À Pantin, les halles sont bâties en 1958 par les architectes Louis et Robert Corlouër (père et fils). Elles sont destinées au stockage et conditionnement du riz. Un temps associés, les Corlouër ont construit en 1956 la halle voisine de l’usine Pouchard, spécialisée dans la fabrication de tubes en acier. Les similitudes des deux bâtiments peuvent faire penser qu'il s'agissait de la même entreprise. S'il n'en est rien, ce sont les mêmes logiques et opportunités qui ont présidé à leur installation sur ce site : derniers espaces encore libres sur Pantin ; proximité d'axes majeurs : le canal de l’Ourcq au sud et la ligne de chemin de fer Paris-Strasbourg-Mulhouse au nord ; voisinage du port de Pantin et des entrepôts et magasins généraux de la chambre de commerce, ainsi que des importantes gares de marchandises et de triage de Pantin et Noisy-le-Sec. C'est d'ailleurs dans cette dernière ville qu'était implantée une de ses usines.

Le théâtre du Fil de l’eau occupe une partie des entrepôts de la Compagnie Franco-indochinoise.

 


 

 

 

 

 

En savoir plus :

Les grands mouvements de l'architecture du XXe siècle à Pantin

 

 

 

 

 

 

 

 

L'AUA à Pantin, une architecture militante