Mardi 15 septembre 1914
Le 09/09/2015 à 12h12 par Eugénie Lutz

Journée douce et pluvieuse

 

Aujourd'hui, j'ai accompagné à la gare de Lyon mon amie Anna Fabacchini. Son père est au chômage depuis septembre. Monsieur Châle, son patron, a été contraint de fermer son usine de chocolat en raison de la mobilisation de la majeure partie de ses ouvriers. La famille Fabacchini profite d'un nouveau train affrété pour rapatrier gratuitement les Italiens indigents. Depuis août, des dizaines de milliers d'Italiens cherchent à quitter la France. Leur situation est délicate, pour l'instant leur pays est neutre. Aux hommes sans travail, il faut ajouter les réfugiés de Belgique et de l'Est. Beaucoup aujourd'hui sont sans ressources et dans un état lamentable. Les enfants indifférents aux bruits dorment dans les bras des mères, terrassées de fatigue. La misère les a fait venir en France où ils n'ont pas trouvé la richesse. La guerre les renvoie chez eux, mais pour quel avenir ? Au moins ils seront en famille.1

 

 

 

 

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