Dimanche 2 août 1914
Le 08/09/2015 à 16h24 par Eugénie Lutz

Journée chaude et sèche

 

Tante Jeanne est passée à la maison. Elle est encore bouleversée par le pillage du magasin des Chopart. Ces pauvres Suisses, des voisins si serviables ! Depuis la déclaration de guerre, la surexcitation des esprits est telle qu'on les considère comme des Allemands. Elle nous a raconté qu'hier vers 8 heures du soir, un groupe de personnes s'est rassemblé devant leur magasin et en a complètement brisé la devanture. Il a fallu attendre trois heures avant qu'un peloton d'agents n'intervienne.

Aujourd'hui cela a été pire encore. Pendant que M. Chopart était retenu au commissariat, sa femme a été lynchée par la foule. L'agent à qui elle a demandé protection, l'a repoussée en disant : « achevez-la, je ne protège pas des espionnes ».

Tante Jeanne veut passer au commissariat et demander qu'on l'arrête. Puisque son père était lorrain et parlait aussi un dialecte allemand, pourquoi elle, sa fille Jeanne, ne serait pas une espionne !1

 

 

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