Journée chaude et sèche
Ce soir c'est le coeur lourd que j'écris. Avant le dîner, Joseph est allé voir ses anciens coéquipiers de l'Olympique de Pantin, du moins ceux qui ne sont pas partis au front. Lorsqu'il est rentré, on a tout de suite remarqué qu'il était triste. Maman lui a demandé si tout allait bien et il a fondu en larmes, en disant : "Je n'ai rencontré chez mes anciens camarades qu'égoïsme et indifférence. Nous autres combattants, nous sommes presque oubliés." Nous avons réussi à lui faire parler de son quotidien au front, de l'horreur des nuits dans les tranchées et de ses frères d'armes tombés sous les bombes. On sent qu'il essaie d'être courageux, mais il n'a que vingt ans et ces mois à faire la guerre ont été plus durs que l'ensemble de toutes nos vies réunies !